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AmeriqueS 2005-2007

AmeriqueS 2005-2007
25 octobre 2007

Akela

Akela’llure cet esquif… Premier contact avec ce canari géant uni-ailiste, posé là, sur sa marre brumeuse. Pas à dire, il est jaune, il est bigrement jaune cet oiseau. Il est tellement jaune que les lumières monochromes de son port d’attache ont peine à le laisser se fondre dans la masse noir et blanche des coques adjacentes. C’est drôle comme la couleur peut donner vie à une masse inerte, qui ne donne qu’une envie : prendre le large.
Comme nous. Comme lui, et lui aussi. Lui c’est Yann, profession : humain. Hobby : skipper. Ou l’inverse, aujourd’hui je ne sais plus trop… Lui c’est Christophe, premier de boutée (il parait que le mot « corde » est banni du langage maritime…), sourire sur pattes, longues, cela dit en passant…Et nous. Une chouette, Clo, piaf nocturne hérétique qui a su s’adapter à la lumière du jour pour mieux voir la beauté de la vie, et moi, Xabi, l’autre du Nous.
« Salut, bienvenue, on va poser les sacs à bord et on va croquer ça vous dit ? »
Voilà, ça commence souvent comme ça, un sourire, un échange, un p’tit verre, une boustifaille. Et dès ce moment tu sais que quelque chose est entrain de se passer. Tu sais pas encore quoi, mais y’a un truc qui te donne une bouffée de paix, et en même temps une overdose d’adrénaline. Tu sais pas vraiment où tu vas, ni avec qui, mais tu sais que ce grand canari, c’est ta maison, c’est chez toi. Et ça, déjà, c’est beaucoup. Une main tendue, et pas seulement pour t’aider à enjamber la filière, non, une main tendu vers l’inconnu que tu es venu vivre, une main sympathique.
« Salut Yann ».
Ton bateau, votre bateau… Ca fait quelques jours que nous naviguons dessus, dedans, avec, contre, pour et pourquoi ? Parce que c’est bon… Parce qu’il y a des sensations qui naissent, d’autres qui ressurgissent, et que toutes sont nouvelles, parce qu’on se sent comme un enfant sur un bateau. Expérience ou non, j’sais pas pour vous, mais moi je ne sais rien. Par peur de « mal faire » peut-être, et aussi parce qu’on se sent beaucoup plus responsables sur un voilier que nulle part ailleurs. Parce qu’un équipage, c’est un peu comme une famille, on ne le choisit pas, mais on est ensemble. Liés, unis, pour le meilleur et le mieux que meilleur. Et quand ça fonctionne comme ça marche là, ben c’est le bonheur, dans sa nudité la plus totale.
Pas facile de résumer ces quelques jours de navigation, d’apprentissage du navire, de l’Autre, de Soi, de vie. Une semaine déjà que nous avons quitté Morlaix, après avoir observé nonchalamment la remontée d’un cadavre sur le quai d’en face… et pourtant le temps s’est dilaté dans un sens (on a l’impression d’être partis depuis des mois) et contracté de l’autre (la sensation étrange de n’être partis qu’hier …) !
Escale à Brest où nous ont rejoint Brigitte, Yannick, Thierry, et Joseph.
Direction le large. Cap au chaud. Route sud. Droit devant.
Golfe de Gascogne au près serré, deux jours pour atteindre un point que nous ne visions pas, caprices de la météo oblige. Mais peu importe, la cuisine ne gîte jamais, elle. Alors on se réchauffe comme il se doit : une bonite fraîchement pêchée, marinée et avalée, un essai de cuisson de thon à la thaïlandaise, durement suivi par un bœuf bourguignon, et délicatement apaisée par une poilée de légumes et savamment occluse par un pain à la farine de blé noir du plus grand effet !
Première escale hispanophone à Ribadeo, porte d’entrée de la Galice. Histoire d’attendre le vent qui nous mènera au Cap Finisterre, au portant si possible… Petite virée en ville, retour au castellano, petite bouffe locale (sublime le pulpo al ajillo !), et qq coups avec Yann, Jo et Christophe au bistrot du coin, dont le patron nous paiera sa tournée d’alcool local (liqueur de café et aguardiente… ça fracasse !). Cointreau n’en faut… On se rentre limite, limite… Hein Yann ?! Et Christophe de nous faire la descente de la rue pavée du port en glissade de plus de 5 mètres sur ses chaussures Salomon ! Ça laisse des traces les « chasseurs d’lapin » on dirait…
Départ le lendemain pour être à Lisbonne à temps pour le départ de Yannick, qui doit prendre son avion dimanche… Alors on lance le pari du « Kankonarrive » et évidemment, y’a baleine sous gravillon : on déchire le haut de la GV sur un bon mètre, voile coupée en deux, c’est l’avarie, il faut s’arrêter pour réparer. Du coup tout le monde a perdu son pari et Yannick doit nous quitter précipitamment à Bayona, où nous passons donc une nuit, le temps que le voilier fasse son taf. En passant, record de vitesse à battre : 17,7 nœuds sous Grand Voile et Génois, au grand largue avec 27 nœuds de vent, sur un long surf le long des cotes de Galice ! Grisant ! (Photo à l’appui, le pied !). Bref, Bayona, ville médiévale, ruelles où tout parait penché (on n’est pas trop dépaysés du coup..) et où il semble faire vraiment bon vivre. Dommage, je serai bien resté un peu plus longtemps par là, mais quitte à rester quelque part, autant qu’il fasse chaud ! Alors direction le sud, et 300 milles de portant jusqu’à Lisbonne : une promenade. Sous grand spi, on marche entre 8 et 12 nœuds, et puisque la mer est calme, on en profite pour se faire une nuit sous spi, allez ! Tout le monde se bat presque pour barrer ! Allez, qu’à cela ne tienne, c’est open-barre aujourd’hui !
Arrivée petit matin sur Lisbonne, on entre dans l’estuaire au moment où le soleil point le bout du nez. Superbes lumières, la tour de Belém, le pont qui enjambe le Tage, le port de commerce, tout est magnifiquement éclairé. Emouvant de remettre les pieds exactement de là où je suis parti il y a deux ans, à quelques pontons près. Très émouvant.
A peine partis depuis 10 jours… Et tant appris déjà. Manœuvres dirigées par notre chef d’orchestre de skipper, avec calme, pédagogie, méthode et efficacité. Bon certes on est loin d’avoir le bateau en main mais on a déjà une bonne approche des différentes possibilités qu’il offre. Empannage sous spi asymétrique, sous spi symétrique avec écoutes en double, technique subtile de barre au portant, prise en main du radar, de la navigation informatisée (vivement le sextant…), de la sécurité à bord (tout le monde sous harnais la nuit ), de la VHF et de la BLU, délicat exercice de l’apéro au près serré, cuisine à toutes les allures et à toutes les sauces, et pêche bien évidemment (soldée à ce jour par un thon germon et une toute petite dorade).
Bref : Heureux ! Allez… Akela’tout d’suite !

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1 octobre 2007

Péripéties et rebondissements...

Apres avoir embarqué sur ce fameux voilier en direction de Cuba, c'est apres seulement 3 jours que nous nous sommes rendus compte du marin d'eau douce qui nous faisait office de capitaine !
Debarquement sans demander notre reste ! Ce type est "dangereux"... Par son inaptitude a la navigation (confondre babord et tribord... ca en dit long !), et puis, c'est un "non-comprenant", pour ne pas dire un ...
Bref, retour au point de départ, Quebec city !
Et apres quelques tours de passe passe, nous voici engagés pour un mois de mer sur un superbe voilier de course de 50 pieds (environ 16 metres), en tant qu'equipiers, mais, et surtout, en formation a la navigation hauturiere !
Nous rentrons donc en France, Clo a Lyon et moi a Paris, pour quelques jours, puis repartons pour Morlaix le 10 octobre afin de preparer le bateau a l'embarquement, date prevue le 12 octobre, destination : les Canaries...
Bon, un plan est tombé a l eau entre temps... Nous devions convoyer toujours en tant qu equipiers, un catamaran de 60 pieds de La Rochelle a Tahiti, mais le propriétaire du bateau en ayant décidé autrement. Cela nous aura quand meme permis de prendre contact avec un sacre bonhomme de skipper, installes sur l archipel de Tahiti avec sa femme, et d envisager d autres convoyages avec lui si l occasion se presente.
Voila en quelques mots la suite. Sachant que tout est encore possible... l hiver en France ne nous enchantant pas vraiment, mais bon, on fera en sorte de mettre du soleil partout.
A bientot !

3 septembre 2007

Changement... de TOUT !

Apres cette derniere semaine a Buenos Aires, riche en retrouvailles du nord ouest, c est un nouveau depart, un nouveau voyage, dans un inconnu que j ai deja connu, mais qui decidemment aura toujours un air d inconnu.
Quebec, fin d ete, pas tres chaud, je passe une fois de plus de l hiver a l hiver, du froid au froid, de l humide a l humide, de la surprise a la surprise.
Pas encore de photos en ligne, mais deja une grosse claque dans ma vie : premiere aurore boreale de ma vie, ca bouscule les sens. Surtout quand c est au bord du St Laurent, avec une ptite mousse, et un lever de lune sublime sur l horizon.
Quant aux autres surprises, elles arrivent... doucement... La suite au prochain episode. Peut etre un embarquement sur Taj Mahal, voilier de 33 pieds en acier, pour une descente le long des Intra Coastal Waterway jusqu au Guatemala, ou Cuba suivant les conditions douanieres des USA. Ou alors autre chose. Aucune decision ferme prise jusqu a present... Tant de possibilites. Tant d envies. Tant de reves.

Tabernakkkkkkkkkk

15 août 2007

Nouvelles Photos !

Et de trois... Trois fois la "vuelta" entre Salta, Cachi et Cafayate... Et toujours la meme beaute, la meme claque de nature et de solitude. Aucun mot cette fois ci, les images, j espere, parlent d elles memes.

4 juillet 2007

Tilcara et nouvelle vie...

Tilcara, terre de paix.

Peut être la cinquième fois, je ne sais plus, mais c’est en tout cas la plus émouvante.
Revenir ici, après tout ce que j’y ai vécu, c’est un peu revenir chez moi, revenir aux sourires simples, revenir à la lumière, au soleil permanent, au silence pur et envoûtant, au temps qui passe, à la Pacha Mama…
Apres avoir laissé momentanément Julien en cours intensif de langue à Buenos Aires, j’ai mis le cap sur le nord, saturé par l’air irrespirable de cette mégapole latine, par le bruit hallucinant qu’émet cette ville 24h sur 24, et surtout happé par l’irrésistible attrait de ces contrées qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’Argentine européanisée, ni encore avec la Bolivie ou le Pérou, mais qui ressemble étrangement à l’idée qu’on peut se faire d’un peuple Quechua ou Aymara, dont les racines transpirent sur les visages mordorés, les sourires rayonnants, la souffrance aussi, lisible sur certains visages d’anciens, et surtout la façon de vivre étonnamment respectueuse du temps qui passe de ces gens là.
Oui, ici, on prend le temps de tout. De se lever, rien n’ouvre avant 10h… De marcher, jamais vu quelqu’un courir, ni même se presser… De siroter un maté, parfois une heure, deux heures, sur la place du village, sans rien d’autre que ce liquide amer et délicieusement envoûtant qui vous paralyse les mauvaises pensées et apaisent aussi bien le corps que la tête… De faire la sieste, tout ferme de 13h à 17h, les rues se vident, et les chiens reprennent leur symphonie, répercutée par l’écho des montagnes… On prend le temps de ne rien faire… Et de tout faire tranquillement…
Et c’est divin. Les journées passent lentement, doucement, paisiblement. Ici, on sait qu’on a le temps de faire les choses. Alors forcément on les fait bien. On les fait mieux qu’en courrant après un métro, qu’en dormant à peine pour « être à l’heure », qu’en se disant qu’il faut le faire maintenant sinon ça sera trop tard. Non. Pas là. Pas avec ce peuple. Pas sur cette terre qui leur sert de Dieu, la Pacha Mama, la Terre Mère, à qui l’on donne toujours une petite offrande quand on trinque, une petite goutte de son verre par terre, c’est comme ça…

Du coup, je prends le rythme, ou presque… La sieste n’est pas encore mon point fort. J’ai depuis longtemps oublié que ça existait.

Alors j’écris. Beaucoup. Enormément. A moi surtout. Et à toi ma chouette. A toi qui connaît cet endroit, qui comme moi le chérit, qui comme moi a vécu des moments très forts ici, et souhaite un jour un remettre les pieds, avec peut être deux petits pieds de plus. Pour l’instant tu as décidé d’aller découvrir

la Guyane

, d’y travailler dans ton élément, les oiseaux, la faune, la flore, ta passion… D’y découvrir le zouk et le rhum, la fête et la vie d’un village de 50 habitants isolé dans les marais de Kaw… De t’y épanouir en tout point. C’est superbe. Je sais que t’es là, pas loin, sur le même continent du moins. Si près de moi pourtant. On sait pourquoi on fait ça. La liberté… Et la foi en Demain. A tout de suite…
Et puis il y a aussi des activités qui se dessinent peu à peu.
La quena tout d’abord. Cette flûte andine aux sonorités magiques, aux possibilités infinies, et décidemment bien plus facilement transportable en voyage qu’un Steinway grand queue…
Alors histoire de tirer le meilleur de ce petit morceau de bois, j’ai décidé de prendre des cours. Et de jouer surtout. De jouer beaucoup, partout, souvent, à fond, sans retenue. Ca donne encore plus envie de gravir ces montagnes environnantes. Non pas pour ne pas faire peur aux habitants ou effrayer les chiens, mais surtout pour bénéficier de l’acoustique extraordinaire que procure la réverbération naturelle de ces édifices ancestraux. Purmamarca surtout, petit coin de paradis à 30 min de Tilcara, un peu plus bas dans la quebrada, connu pour sa montagne aux 7 couleurs. Oui, ici, il y a un petit endroit secret, enfin plus maintenant, où je reviens à chaque fois avec un plaisir intense… Mais jamais je ne l’avais goûté aussi fortement qu’avec une quena. Merci Arbolito, merci Kay Pacha, merci à tous ceux qui inconsciemment m’ont envoûté avec leur flûtiaux…

La lecture… en castellano bien sur… histoire de continuer à apprendre cette langue, qui rentre si facilement quand on est immergé à plein temps comme c’est le cas depuis que je suis parti de Salta. Pas un mot de français, alors du coup la lecture devient plus simple. Plus évidente. Et quelle jouissance de se rappeler qu’il y a encore à peine un an et demi je ne parlais pas un mot. Comme quoi on peut tout apprendre et à tout âge. Tout.

Et puis un vieux rêve, une vieille envie, initiée il y a quelques années par un certain grand monsieur, déjà cité sur ce même blog bien plus en arrière, et qui inconsciemment m’a transmis ses deux passions : l’Amérique latine et la photo. Alors j’ai décidé de joindre les deux bouts : première expo photo, ici, à Tilcara, mi juillet environ. Grâce à l’appui de Juan et de Roberto, propriétaires de l’auberge où je suis gracieusement invité, et du restaurant qui sera lieu d’exposition prochainement. Le thème : le grand nord ouest argentin et le sud Bolivie. Une vingtaine de photos, que je pars faire tirer à Jujuy cette semaine, en grand format bien sur. Le vitrier du village attend mes mesures pour confectionner les cadres. Et c’est parti ! Ca tombe bien, les vacances d’hiver commencent le 20 juillet ici, et les touristes arrivent en masse de Buenos Aires pour la plupart… je compte bien en vendre certaines ! Et continuer, en exposer à Salta chez mes amis du Puesto Viejo et de Quara, et lancer la machine quoi ! La suite proche : tirer des cartes postales (il n’y en a que très peu de Tilcara et la plupart sont absolument vilaines !). Rendez vous à prendre avec les imprimeries de Jujuy et de Salta. Mais d’abord je vais attendre les retombées de l’expo et voir si les photos plaisent…
Merci Xavier de m’avoir appris à regarder différemment. Merci à toi Papou pour l’outil de travail. Merci à toi ma chouette pour le « cailloux » que j’utilise très souvent. Bien évidemment en ligne bientôt les nouvelles photos depuis Buenos Aires. Et petite parenthèse, mais qui m’a profondément marqué, au point d’avoir un peu pété les plombs il y a peu (pardon…) : Martine, tu nous as quitté il y a peu. En toi, que j’ai peu connue certes, c’est aussi une part de Xavier qui me quitte une fois de plus… Une part de cette famille que vous avez fondé qui m’accompagne chaque jour dans mes rêves, je pense fort à toi Amaya… bon courage à vous deux Mikel et Amaya. Une lumière s’est éteinte, deux s’allument… Je n’ai pas eu le temps ni la possibilité de faire una ida y vuelta en France, mais vous savez à quel point j’étais là pourtant…

Voilà, la vie s’organise en douceur. C’est différent. Je suis seul cette fois-ci. C’est bon aussi. Ca permet de prendre le temps de bien penser. De se recentrer sur soi-même. De comprendre. D’analyser. De méditer. De sourire à la vie et à ce qu’elle propose à chacun chaque seconde. De saisir tous ces petits instants qui font ce que nous sommes : des gourmands.
Et puis de mettre toutes ses petites douleurs de coté. Tous ces petits riens qui prennent parfois des proportions démesurées par rapport à l’importance réelle qu’ils ont. Tout ça ici, ça n’a pas lieu d’être. Ici ou ailleurs… Mais ici, c’est l’endroit rêvé pour apprendre à faire en sorte qu’il en soit de même partout.
Petite séance de yoga très brève mais jouissive pour réveiller le corps, tous les matins, quelle que soit l’heure, qu’il soit 4h du matin, comme c’est le cas à l’heure ou j’écris présentement (petite insomnie …), ou à 13h du matin comme il m’arrive parfois de me lever. Détente de l’esprit, éveil du corps, le tout en face des montagnes rouges, ocre, vertes, jaunes, marron, dorées par le soleil qui chaque jour est le seul maître du climat.

Ici, en hiver, c’est simple : pas un nuage. Jamais. Entre 20 et 30 degrés la journée, une petite brise toute douce, et le soir, ça tombe, entre 0 et 5 degrés… Les étoiles ont pris le relais, elles sont magnifiques d’ailleurs cette nuit ! Une légère brume enveloppe la lune descendante et atténue son effet parasite sur la lumière des étoiles, qui du coup s’en donnent à cœur joie !
Je vais tenter de ne pas me recoucher pour me faire un kit « grimpage sur les hauteurs à la lueur de la frontale, lever de soleil, maté »…Ca va être chaud avec le pif en vrac (épidémie de grippe ici, bien entendu je l’ai choppée), mais c’est tellement superbe le lever de soleil à Tilcara… et puis pas question de dire « on verra le temps qu’il fait » la veille ! Non, ici, c’est comme ça, c’est beau pendant 3 mois. Point.

Et demain ? Et dans un mois ? Et dans 6 mois ?
Ben ouais je ne bosse toujours pas. Ca fait chier par moment. C’est sublime à d’autres. Mais ça me manque surtout… Alors des projets. Des envies. Des rêves. Et faire en sorte que ces trois là soient ce qu’on appelle du travail aussi.
Des projets ? Partir en trek avec Julien une fois l’expo montée. De Humuahuaca (2800m), grimper jusqu’à 4000m puis redescendre de l’autre coté de la quebrada, jusqu’à … 100m ! 3900m de dénivelée en descente pour passer des montagnes arides et escarpées de la quebrada de Humahuaca à la forêt tropicale du parc national de Calilegua.

Faire le mastering du triple album de mon ami Tomi Lebrero (www.tomilebrero.com.ar) en septembre, à Buenos Aires en studio, ou, à l’étude avec lui en ce moment, ici à Tilcara, en louant le matériel et s’en s’installant confortablement chez Juan, là ou je suis en ce moment (www.casalosmolles.com.ar) face aux cerros et dans la quiétude absolue du lieu…

Des envies ? Remonter la Ruta 40 de la Patagonie jusqu’à la frontière Bolivienne…à cheval bien sur ! Et surtout, en faire un film, en faire une aventure humaine, une caravane d’amis, se rappeler comment on voyageait avant, comment on peut encore voyage aujourd’hui (petite pensée à vous, Goulwen et Manu… ) : prendre le temps. Prendre le temps aussi de le monter ce projet assez fou. Y croire surtout. A fond. Car rien n’est impossible à qui veut.
Des rêves ? Oui… un très présent chaque jour dans un coin de la tête, rangé pas trop loin pour ne pas l’oublier ou le perdre, mais rangé, afin de vivre le présent au mieux et de profiter de tout, tout en continuant à alimenter ce rêve par des petits riens du quotidien, des pensées, des gestes, des attentions, afin que jamais il ne disparaisse dans le temps et l’oubli…

Mais ces rêves, ces envies, ces projets… au fond… ne sont-ce pas que des réalités futures… ?
La foi en soi, en l’Autre, la confiance en l’avenir, la jouissance de l’instant présent, et les belles fondations posées dans le passé, tout cela me donnera un jour la réponse.

Je dédie ce petit texte à Martine, à ses enfants, et à la suite qui s’annonce belle. Comme la vie. Ainsi qu’à mes parents qui par leur amour (débordant, hein Mam’s… et introverti, hein Pap’s…) m’ont donné un bel équilibre en la matière. Fragile parfois, sensible souvent, mais humain, toujours.

À Fabrice, qui a su, sait, et saura toujours être là quand il le faut. Enfin, je dis là… j’aimerai surtout que tu sois Là en Argentine boludo ! Qu’est ce que t’attends ! T’en rêves ! Tu sais que tu aimes ce pays ! Allez ! (Ouais…je sais…)

Et bien évidemment à toi ma p’tite chouette, toi que j’ai connue sur cette terre il y a quelques mois, années, siècles, vies, quelques 5000km plus au sud, et sans qui je ne ferai peut-être pas tout cela aujourd’hui…

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8 juin 2007

Juin 2007 - De retour en Argentine

Argentine, on remet ça ! Voilà…j’ai craqué… Apres un peu plus d’un an dans ces contrées, après y avoir appris la langue, après avoir aimé la culture, après avoir connu ce peuple, il est difficile de ne plus y remettre les pieds. C’est chose faite depuis ce matin, ou, accompagné de l’inspecteur Julien Louis-Joseph Guénegou, dit « la croquette » en raison de son tshirt aux fortes senteurs félines du soir, j’arrivais, sous un doux soleil de printemps qui ne laissait pas présager qu’ici, l’hiver est proche… Un petit transit par Rome, tout en douceur, malgré les précédents événements qui nous avaient fait décaler nos billets d’une semaine pour cause de grève d’Alitalia, et repartis pour 14h de vol, plein sud, changement d’hémisphère, autre continent, autres faciès… Sourires argentins… Le choc est toujours présent. Un petit taxi tout rigolo, aux airs de lutin, au rire aussi fréquent que communicatif, s’étonne de ma nationalité, me prenant tour à tour pour un argentin, puis pour un espagnol. Comme c’est bon de sentir que malgré un passage en France, la langue ne s’est non seulement pas volatilisée, mais au contraire améliorée ! Merci mes p’tits contacts cyber-hispanophones Retrouvailles avec Antoine, notre bayonnais expatrié en Argentine et qui a monté son auberge la bas. Deux jours sympathiques malgré une présence anglophone toujours trop présente et toujours aussi fermée à la langue locale. Translation vers les bas quartiers de Buenos Aires, ou je retrouve Ali, petite perle marionnettiste rencontrée à Cafayate un an plus tôt. très émouvant. Oh putain qu’c’est bon !!! Nous logeons chez elle pour l’instant et déménageons dimanche dans une maison toute équipée, près du quartier Palermo Viejo, pour la modique somme de 30 euros par personne et par semaine… Grandes retrouvailles avec Tomi, ce p’tit bonhomme au cœur aussi grand que son art du bandonéon. Concert dans un tout petit théâtre… larmes de bonheur… émotions vives… musiqueS grandioseS… Décidemment tout va très vite, très fort, et très simplement, comme c’est partout le cas ici. Les relations humaines sont d’une simplicité évidente, les gens se parlent, échangent, communiquent, rient, pleurent, vivent ! Bien ou pas, mais vivent ! Julien apprend vite. très vite. C’est impressionnant et ça me rappelle quelques souvenirs quand je suis arrivé a Ushuaia avec en tout et pour tout que le petit guide Assimil et quelques mots basiques comme « cerveza », « vino », « comer »… Les petits projets de film prennent doucement forme. Nous commençons demain a tourner quelques images pour le deuxième concert de Tomi afin de lui montrer ce qui est possible de faire. Puis lundi nous partons tourner un micro trottoir avec Ali afin de monter une petite intro a un festival qui commence vendredi prochain et qui durera une année ! Bref, c’est parti ! Ca fuse de tous les cotes, les idées viennent, s’enchaînent, et ne se ressemblent pas ! Toujours aussi bon de voir qu’avec Julien, le travail est un jeu et se fait de façon rebondissante et joyeuse ! Et toujours aussi dur d’écrire ce que je ressens, surtout après une pause française, et encore plus quand la petite chouette avec qui j’ai vécu tant de choses ici n’est pas a mes cotés pour partager tant de joies communes. Je pense fort à toi p’tite étoile… Tu es là, tout près…sur le même continent… Et moi je suis là. En Argentine. Et je suis heureux ! Une petite pensée à Fabrice… A Polo et Lolo… Et à tous ceux et celles qui savent ce que je ressens…
16 février 2007

Gourdon

Petite vie paisible... douce....sans pollution, sans bruit, sans nuisances visuelles et olfactives...
Un vrai bonheur que ce petit village.
Je vous laisse le découvrir dans l'album photo récemment mis à jour.
En attendant des nouvelles pour un éventuel prochain départ...

Tendres pensées à ceux et celles que j'aime fort.

Et à toi Mina...

3 janvier 2007

Je reprends l antenne !

Apres un retour en France assez particulier...pas forcement facile... pas evident pour tous de me comprendre non plus... mais voila, la digestion se fait en douceur. C est bon de revoir doucement les gens qu on aime. La famille. Les amis. Les potes. Les gens. Les inconnus...

Et puis au fur et a mesure que je montre qq photos, ces personnes m encouragent a en faire qq chose. Alors a defaut de faire DES expositions, j en fais UNE bientot. Courant Janvier a Biarritz, a l Irish Pub. Je vous tiendrai au courant.

En attendant je rouvre le blog afin de mettre en ligne qq images que je trouve belles, qq photos tirees du petit tour de France que j entame.

Ma chouette, s il y a bien qq un a qui je dedie ce plaisir de l image... c est a toi. Toi qui l a si bien developpe au cours de notre vie argentine. Merci ma Chouette.

9 novembre 2006

En quelques mots

Parce que tout a un commencement...

Parce que toute fin est un debut...

Parce que tout ce qui a commence un jour doit etre marque de sa fin...

Pour plein de raisons qui font qu un jour on part voyager, puis on se retrouve a vivre, puis on se retrouve pas loin d un retour. Mais d un retour qui n est pas forcement geographique, ni familial, ni amical, ni amoureux. Un retour vers un autre debut.
Un retour qui prend des formes de laisser aller. Un retour qui marche au ralenti, comme si l on voulait dilater le temps pour qu il se passe plus de choses, alors qu au fond on aimerait que le temps s accelere pour qu il se passe quelque chose.
Un retour, une suite, une continuation, un mouvement, une translation, un etat different... On change d endroit, la, comme ca, alors qu on peut mettre 3 mois a faire 18 000 km, on s appercoit qu on peut aussi mettre quelques heures a quitter un endroit qu on aime. Quelques heures pour se rendre compte qu on ne se rend compte de rien. Ni du temps qui passe, ni de ce que l on vit, ni de ceux qu on aime fort, ni de ceux dont on se fout. Mais juste quelques kilometres pour se rendre compte que c est parfois aussi bon de ne plus penser. D arreter son cerveau, de mettre tout de cote, de se dire qu on a tout fait, et pourtant si peu. De se dire qu on "rentre" plus "faible" alors qu on est "parti" si "fort". De se dire que de temps en temps on ferait mieux de ne rien dire car dans des moments comme celui ci, le silence est vraiment plus beau que tout. Oui. D accord. Je me contredis. Je ferme me gueule. Je suis au Quebec. C est ainsi. C est bien. C est comme ca. Et le blog, c est fini.

A bientot.

Fin de transmission.

13 octobre 2006

Capri... c est fini... Caïpi aussi. Et Ushuaia bientot aussi.

Avis auz amateurs

Pour travailler en Argentine il faut :
- Avoir un contrat avec une entreprise argentine d une duree d au moins 6 mois
- Se le faire envoyer en France ( donc ETRE en France ) avant l embauche, bien avant meme, afin de le faire valider aupres du consulat d Argentine en France.
- Muni de ce dit contrat et du papier fourni par le consulat, se rendre a l ambassade Argentine en France et demdander un visa de travail.
- Pour ceci il faut : certificat d aptidude medicale, extrait de casier judiciaire, 200 pesos, livret de famille ou acte de naissance, passeport avec 3 ans de validite suite a la fin du contrat, et d autres papiers a la con
- Traduire le tout en espagnol par un traducteur assermente
- Expedier le tout au ministere des affaires etrangeres a Buenos Aires
- Attendre que ca nous revienne
- Attendre la confirmation que l entreprise a bien recu tous les papiers.
- Prendre un aller simple a 800 euros
- Facile non !?

En gros... soit tu bosses au black et tu risques de 2000 pesos d amende jusqu a expulsion du pays pour 5 ans, pas top si tu veux y vivre... soit tu bosses en free-lance... dans le tourisme bien sur.

Bah on ne peut pas tout avoir.

La suite au prochain episode.

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AmeriqueS 2005-2007
  • Ah les plans de voyages... on pense partir la, puis finalement on va ici, et on se retrouve la-bas ! Apres presque deux ans en Amerique du Sud, un passage en France, un egarement en Guyane, voila maintenant que je suis au Quebec ! C est con hein ???
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